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Entre émotion et réalité.


L’architecture est une discipline située entre deux mondes distincts mais complémentaires : l’émotion et la réalité.
Elle n’a de richesses que lorsqu’elle arrive à émouvoir, lorsqu’elle agit sur nos sens, qu’elle appartienne au passé ou au monde contemporain, l’architecture a cette capacité de jouer sur notre « perception émotionnelle » (Atmosphères de Peter Zumthor).
L’architecture provoque des sensations, des impressions, certainement liées au vécu de chacun. Certains aimeront les espaces amples, lumineux, alors que d’autres préfèreront des espaces intimes avec une lumière tamisée. Les ressentis face à un espace construit sont divers et variés et dépendent de la personnalité de chacun. Si le ressenti et les émotions sont propres à chacun, la réalité est la même pour tous, non pas l’image que l’on se fait de la réalité mais la réalité telle qu’elle est.


L’architecture ne peut avoir ce pouvoir d’émouvoir que si elle a un ancrage profond dans la réalité.

Le premier liant entre émotion et réalité est la nature, le contexte. Dans un premier lieu, c’est le contexte qui dialogue avec l’architecture, c’est la première chose que l’on distingue : la construction dans son environnement. L’architecture a le pouvoir de révéler son contexte et inversement. Ce sont deux entités qui sont reliées par des éléments comme la terre et le ciel. L’architecture se traite comme le milieu naturel sur lequel elle prend place. Ils sont au même niveau, l’architecture n’est que l’extension de la terre vers le ciel, à travers une forme issue de choses concrètes comme un programme, des usages, un budget. Un équilibre parfait doit se créer entre architecture et nature.

L’architecture n’est pas chose abstraite, la réalité constructive et économique a un rôle prépondérant dans ce que peut advenir un projet. Le détail constructif confère une force à l’architecture s’il est traité comme un élément constitutif de la conception architecturale. En revanche s’il est considéré comme un élément secondaire, l’architecture et son concept peuvent perdre tout leur intérêt. Le détail joue en faveur de l’histoire que raconte une architecture dans un contexte donné.

C’est pourquoi lorsque je travaille le projet d’architecture, je prête une attention particulière à l’orientation du bâtiment, à la manière dont les géométries se confrontent et à la manière dont elles  peuvent être révéler par la lumière. Aussi, à la manière dont un matériau révèle ses propriétés physiques face à une luminosité changeante. C’est l’essence de mon travail, sans pour autant omettre les données nécessaires à la réalisation d’un projet.

Réalité et émotion. Emotion et réalité.

Même si l’architecture prend une place dans une temporalité (phases de conception), elle est avant tout conçue comme un tout. Un ensemble cohérent, solide qui n’omet selon mon expérience, aucun des éléments cités précédemment. L’architecture nous émeut que si elle s’inscrit dans une réalité, constructive, socio-économique, et politique.


 

 

 

 

 

 

 

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